Utilisations digestives comparées des laits UHT de chèvre et de vache. Effets nutritionnels de la gélification. Utilisation du modèle porcin

Abstract - Comparative digestive utilization of UHT goat's and cow's milks: nutritional effects of gelation - use of a swine model
The digestive utilization of the nutrients from goat's and cow's milk was studied using the growing pig as a model. The digestibility of the main nutrients (energy, crude protein, alimentary fibre) was measured at the fecal level, and that of the amino acids and fatty acids, was determined at the ileal level, using an equal supply of crude protein and crude fat with both milks. In addition, the nutritional impact of goat's milk gelation was studied in ileal digestibility. In both experiments, the animals were fed fortified barley with goat's or cow's milk (25% of total dry matter in the diet). Total digestibility was measured over a 10-d period in 2 groups of 5 bar-rows (35 kg liveweight) fed the 2 diets. In another group of 6 pigs, a surgically-modified ileo-rectal anastomosis allowed measurement of ileal digestibility over at least 5 or 7-d periods per treatment. With the animals used for the total digestibility, both the milks led to the same performance. These results are consistent with the fact that the total digestive utilization of the main nutrients was not significantly different between the milks. Only the minerals tended to be better absorbed from the goat's milk than from the cow's milk. This was also the case for ileal digestibility. At this level, the differences were significant: the true (conventional) digestibility of cystine (-16.7points), methionine (-6.1 points) and isoleucine (-6.3 points) was lower in goat's milk ; but that of lysine did not differ between the 2 milks, ie 93.2 and 94.6% for the goat's and cow's milks respectively. The middle-chain fatty acids were completely digested in the small intestine. Although the differences between the 2 milks were not significant, the goat's milk fatty acids tended, on average, to be slightly better absorbed than the cow's milk fatty acids, especially as regards C 14:0 and C18:2. The main consequence of gelation was an inhibition of the absorption of lactose and minerals and a reduction in alimentary fibre degradation, leading to a decrease in milk and diet energy content. Gelation led to an additional decrease in cystine and arginine digestibility. Finally, gelation had lttle effect on fats, with the exception of linoleic acid whose digestibility was reduced. In conclusion it can be inferred from this swine model that the gross nutritive value of UHT liquid goat's milk is not significantly different from that of UHT cow's milk for growth after weaning.

Résumé - La digestibilité des laits de chèvre et de vache a été étudiée en prenant le porc en croissance comme modèle, avec des apports en protéines et en lipides identiques entre les 2 laits. Les laits complémentaient de l'orge pour 25% de la matière sèche de la ration. Pour les nutriments majeurs (énergie, azote, fibres alimentaires) la digestibilité a été mesurée au niveau fécal chez 2 lots de 5 porcs (35 kg) pendant 10 j. Pour les acides aminés et les acides gras, 6 porcs, disposant d'une anastomose iléorectale, ont permis de mesurer la digestibilité iléale pendant au moins 5 périodes de 7 j par traitement. L'incidence de la gélification du lait de chèvre a été étudiée en digestibilité iléale. Les 2 laits ont conduit à des croissances identiques. De même, les utilisations digestives totales de nutriments majeurs n'étaient pas différentes entre les 2 laits, mais les minéraux tendraient à être mieux absorbés avec le lait de chèvre. Il en était de même en digestibilité iléale. Mais à ce niveau, la digestibilité vraie de la cystine (-16,7 points), de la méthionine (-6,1 points) et de l'isoleucine (-6,3 points), étaient en défaveur du lait de chèvre, alors que celle de la lysine n'était pas différente entre les 2 laits, 93,2 et 94,6% pour chèvre et vache, respectivement. Les acides gras à chaîne moyenne étaient totalement digérés dans l'intestin grêle, mais les autres tendaient à être un peu mieux absorbés à partir du lait de chèvre (C14:0 et C18:2). La gélification a eu pour effet d'inhiber l'absorption du lactose et des minéraux, de même que la dégradation des fibres alimentaires. Elle a entraîné une diminution de la digestibilité de la cystine et de l'arginine. Enfin, elle a eu peu d'effets sur les lipides, sauf sur C18:2 (-44 points). En conclusion, on peut déduire de ce modèle que la valeur nutritive globale du lait de chèvre, liquide UHT, n'est pas significativement différente de celle du lait de vache UHT pour la croissance après le sevrage.