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Lait
Volume 81, Number 1-2, January-April 2001
10th Meeting of the " Club des Bactéries Lactiques ".
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Page(s) | 115 - 129 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/lait:2001106 |
Lait 81 (2001) 115-129
Étude des gènes dupliqués de la glycolyse chez lactococcus lactis il1403
Emmanuel Jameta, b, S. Dusko Ehrlicha, Florence Duperrayb and Pierre Renaultaa Laboratoire de Génétique Microbienne, INRA, domaine de vilvert, 78352 Jouy-en-Josas cedex, France
b CIRDC DANONE, 12 rue de Galilée, 92350 Le plessis-Robinson, France
Abstract
Study of the duplicated glycolytic genes in Lactococcus lactis IL1403.
The conversion of sugars into lactic acid is the main metabolic pathway providing energy to lactic acid
bacteria. This conversion is also involved in production of different compounds participating to the
organoleptic properties of fermented products. The L. lactis knowledge of the genome has given the
access to sequences of genes encoding the enzymes involved in the two main metabolic pathways described
for the fermentation of glucose in lactic acid bacteria: (1) the homofermentative pathway through
glycolysis leading to two lactate molecules per glucose consumed; (2) the heterofermentative pathway
through the Pentose Phosphate pathway giving one lactate, one acetate and one CO2 per molecule of
glucose. The research of the genes, corresponding to proteins involved in these metabolic pathways,
revealed that some enzymes are encoded by 2 distinct genes. This fact could give to the cell the
possibility to produce enzymes with different biochemical properties, or to control their expression
according to specific conditions. two copies of genes potentially encoding glyceraldehyde-3-phosphate
dehydrogenase (gap) and enolase (eno) have been identified. Other microorganisms such as
E. coli and B. subtilis also possess 2 gap genes sharing up to 60% homology, but having
different functions. In L. lactis, gap1 and gap2 genes share around 80% identity at
both the nucleotidic and protein level. The analysis of codon usage, the transcription and the effect of
genes inactivation shows that gap1 is the only gene involved in glycolysis. The transcription of
this essential gene is very high during all phases of growth. Low increase of the level of transcription
could be evidenced during growth in glucose, a sugar inducing the Catabolite Repression. Moreover, the
presence of potential fixation site for CcpA (Cre box) upstream of initiation transcription box -35
suggests that gap1 transcription is activated by this protein. In contrast, the gap2 gene is
dispensable and expressed at a very low level in our experimental conditions. Finally, in opposition to
GapB from B. subtilis, the product of L. lactis gap2 might not to be involved in the
neoglucogenesis. enoA and enoB genes are coding for proteins sharing 55% identity with known
enolase. In opposition to the gap genes, the eno genes does not share significant nucleotidic homologies
together. However, enoA presents 87% identity with the enolase genes from sequenced
Streptococcus species whereas enoB presents 95% identity with a plasmidic encoded gene
isolated from Streptococcus thermophilus. These observations suggest that enoB was transferred
from species to other. The analysis of codons bias strongly suggests that EnoA is the main glycolytic
enolase. The transcription of these two genes is high during the exponential growth, 2 folds higher in
glucose for enoA and similar during glucose or galactose fermentation for enoB. enoA and
enoB seem transcribed simultaneously during the growth. These results suggest that both genes may
play a significant role in the glycolysis.
Résumé
La conversion des sucres en acide lactique est la principale voie métabolique fournissant l'énergie aux
bactéries lactiques. Cette conversion est également impliquée dans la production de différents composés
participant aux propriétés organoleptiques des produits fermentés. Deux voies métaboliques ont été
décrites pour la fermentation du glucose chez les bactéries lactiques : (1) la voie homofermentaire ou
glycolyse qui conduit à la formation de deux molécules de lactate par molécule de glucose ; (2) la voie
hétérofermentaire par la voie des pentoses phosphates donnant un lactate, un acétate et une molécule de
CO2 par molécule de glucose. La recherche des gènes correspondant aux protéines nécessaires au
fonctionnement de ces voies métaboliques a parfois révélé que certaines enzymes pouvaient être codées par
deux gènes distincts. En théorie, cela donne la possibilité à la cellule de produire des enzymes aux
propriétés biochimiques différentes ou de contrôler leur expression en fonction de conditions spécifiques.
Ainsi des gènes codant de possibles glycéraldéhyde-3-phosphate déshydrogènases et énolases sont présents
en deux copies chez L. lactis. D'autres micro-organismes comme E. coli ou B. subtilis
possèdent également deux gènes gap homologues entre eux à environ 60 % , mais dont la fonction diffère.
Chez L. lactis, les gènes gap1 et gap2 présentent environ 80 % d'identité nucléotidique
et protéique. L'analyse des biais de codons, de la transcription et de l'effet de l'inactivation de ces
gènes montrent que seule Gap1 est impliquée dans la glycolyse. La transcription de ce gène essentiel est
très forte durant toutes les phases de la croissance. Une faible augmentation de son expression a été mise
en évidence lors de croissance en glucose, sucre induisant la répression catabolique. De plus, la présence
d'un site de fixation potentiel de la protéine CcpA (boite Cre), en amont de la boite d'initiation de la
transcription -35, suggère une activation de la transcription de ce gène par cette protéine. Au
contraire, le gène gap2 est dispensable et n'est quasiment pas transcrit dans nos conditions
expérimentales. Enfin, contrairement à l'enzyme GapB de B. subtilis, le produit du gène gap2
de L. lactis ne semble pas être impliqué spécifiquement dans la néoglucogénèse. Les gènes enoA
et enoB codent des protéines présentant 55 % d'identité avec l'ensemble des énolases caractérisées.
Ces deux copies, contrairement aux gènes gap, ne possèdent qu'une très faible homologie entre elles.
Cependant, enoA partage 87 % d'identité avec les gènes énolases des Streptocoques et enoB
environ 95 % avec un gène codant une énolase plasmidique chez Streptococcus thermophilus. Ces
observations suggèrent qu'enoB aurait été transféré d'une espèce à l'autre. L'analyse des biais de
codons suggère fortement qu'EnoA soit l'énolase glycolytique principale. La transcription de ces deux
gènes est forte au cours de la phase exponentielle, deux fois plus forte lors d'une fermentation en
glucose comparé au galactose pour le gène enoA et semblable pour le gène enoB. enoA et
enoB semblent transcrits simultanément au cours de la croissance. Ces différents résultats suggèrent
que les deux gènes pourraient contribuer significativement à la glycolyse.
Key words: Lactococcus lactis / metabolism / glycolysis / regulation
Mots clés : Lactococcus lactis / métabolisme / glycolyse / régulation
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