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Issue
Lait
Volume 16, Number 156, 1936
Page(s) 577 - 587
DOI https://doi.org/10.1051/lait:193615623
Lait 16 (1936) 577-587
DOI: 10.1051/lait:193615623

Observations relatives à la coloration des microbes préalablement chauffés dans le lait

G. GUITTONNEAUa and J. BRIGANDOb

a  Professeur à l'Institut agronomique Directeur du Laboratoire National des Industries laitières
b  Docteur ès sciences de l'Université de Lyon

Résumé - A. En étudiant la colorabilité de certains ferments lactiques, préalablement soumis à une épreuve de chauffage énergique dans le lait, nous avons noté les particularités suivantes :
a) Les microbes acquéraient par ce traitement une résistance anormale à la coloration par la plupart des techniques usuelles de la bactériologie (traitement classique au bleu de méthylène aqueux, au violet de gentiane aniliné, au bleu de Unna, à divers colorants acides ou encore par la méthode de Gram).
b) Des colorations par ces mêmes techniques pouvaient cependant être obtenues en prolongeant beaucoup la durée de contact avec les colorants (10 ou 12 heures au lieu de quelques minutes).
c) La colorabilité des mêmes microbes par les mêmes méthodes redevenait normale sur les préparations préalablement traitées par l'acide acétique dilué.
d) Les colorants énergiques comme la fuchsine phéniquée de Ziehl agissant à chaud coloraient les ferments lactiques presque aussi bien après qu'avant les épreuves de chauffage.
B. Lorsque, dans des essais analogues aux précédents, on remplaçait les ferments lactiques par des bacilles comme B. subtillus ou B. megatherium, aucune modification dans la colorabilité des microbes ne se manifestait après les chauffages d'épreuves.
C. Mis en suspension dans du lait mais non chauffés dans ce liquide, tous les microorganismes précédemment énumérés se coloraient facilement par les méthodes classiques et notamment par simple traitement au bleu de méthylène aqueux. Traités par ce dernier colorant les ferments lactiques apparaissaient entourés d'auréoles claires plus ou moins nettes. Aucune auréole analogue n'a pu être nettement discernée dans les mêmes conditions, ni avec B. subtillus, ni avec B. megatherium. Après coloration à la fuchsine phéniquée de Ziehl et différenciation à l'acide acétique, les auréoles claires étaient au contraire visibles dans tous les cas.
D. Les particularités de coloration que nous venons de définir ont été retrouvées semblables à elles-mêmes quoique plus ou moins atténuées dans d'autres séries d'essais où nous avions remplacé le lait par des pseudo-solutions d'un complexe caséinophosphatique de calcium. La résistance aux colorations par le bleu de méthylène ne s'est pas manifestée au contraire sur des ferments lactiques fortement chauffés dans des lactosérums d'où les complexes caséinophosphatiques du lait avaient été éliminés par emprésurage